CLIMERI-France est l’infrastructure nationale de modélisation du climat. Elle a pour mission la réalisation des simulations numériques internationales programmées dans le cadre du Programme mondial de recherches sur le climat (WCRP) aux échelles globales et régionales et la mise à disposition de leurs résultats pour divers utilisateurs. Elle inclut également les simulations régionales nationales de référence sur la France. Ces expériences coordonnées visent à comprendre le fonctionnement du système climatique, à évaluer les capacités des modèles de climat par la définition d’expériences standard, à soutenir des études de mécanismes et de processus et à produire des projections de l’évolution future du climat. Elles contribuent à l’élaboration des rapports du GIEC et sont respectivement pilotées par le projet CMIP (Coupled Model Intercomparison Project) pour les simulations globales et le projet CORDEX (Coordinated Regional Climate Downscaling Experiment) pour les simulations régionales.
Le cœur de l’infrastructure inclut les modèles de climat et leurs composantes (atmosphère, océan, glace de mer, surfaces continentales, calottes), les codes informatiques correspondants, les outils qui permettent d’effectuer les simulations et les évaluer, les moyens informatiques de calcul, de stockage et d’analyse, les moyens informatiques (grille et stockage additionnel) pour la distribution de ces résultats, ainsi que tous les moyens humains associés. .
Des projets européens ou nationaux soutiennent occasionnellement cette activité au travers de partage d’expertise, de développement du contenu des modèles ou d’analyse des simulations. Actuellement, seuls les projets d’infrastructure de type IS-ENES (H2020, Europe) ou CONVERGENCE (ANR, national) concernent l’ensemble de l’activité. Les autres projets sont ciblés sur des thématiques scientifiques. Depuis 2006, projet LEFE-MISSTERRE a assuré une coordination nationale autour de la réalisation de ces simulations internationales. CLIMERI-France permet désormais de maintenir une coordination transverse hors projets et de garder une cohérence de l’ensemble de l’activité. Les projets de calcul sur les calculateurs de Météo-France et du GENCI, ou sur les ressources de type PRACE au niveau européen, apportent le financement des simulations elles-mêmes, sous forme d’heures de calcul et de capacité de stockage.
Implémentation
CLIMERI doit permettre de renforcer les interactions entre les équipes françaises impliquées dans la modélisation du climat et de ses changements pour:
- construire une expertise nationale sur le sujet ;
- animer les grandes lignes de la prospective INSU sur les aspects concernant le développement et l’utilisation des modèles du système Terre ;
- consolider l’infrastructure de modélisation au niveau national et assurer une bonne visibilité nationale et internationale ;
- assurer une participation coordonnée aux projets CMIP, CORDEX et aux projets d’intercomparaison liés (CFMIP, PMIP, prévision décennale, …), en lien avec nos partenaires internationaux ;
- identifier les priorités commues aux équipes de modélisation du climat sur les sujets allant du développement des modèles à l’interfaçage avec d’autres communautés ;
- offrir une interface assurant une prospective glissante sur les moyens de calcul nationaux et l’accès aux ressources européennes de type PRACE ;
- disposer de lieux d’échange d’expertise ou de forum de discussion entre les groupes de modélisation ;
- préparer des réponses coordonnées à différents appels d’offres.
Pour atteindre ces objectifs, l’animation scientifique de CLIMERI est conçue selon 3 niveaux ciblant : le fonctionnement de l’infrastructure (réseaux d’experts), la prospective de l’activité et des moyens de calcul associés, et la communication et valorisation.
Prospective sur la science et le calcul
CLIMERI permettra de maintenir une prospective glissante sur l’évolution des modèles de climat utilisés pour les projections climatiques à différentes échéances et aux différentes échelles (globales et régionales). Associée dans un premier temps aux exercices de type CMIP et CORDEX, la prospective permettra également de faire évoluer l’infrastructure et ses objectifs en fonction des nouveaux objectifs scientifiques et besoins de modélisation pour l’étude du climat et de ses changements. Elle tiendra compte aussi de l’évolution des besoins pour les études d’impact ou les services climatiques, sachant que les simulations distribuées par CLIMERI concernent un ensemble de thématiques et de besoins allant bien au-delà de la communauté directement impliquée dans CLIMERI. Enfin, les exercices de type CMIP permettent de dimensionner les besoins en calcul intensif et stockage, d’anticiper les sauts quantitatifs et les nouveaux besoins. La coordination de cette prospective permet également d’identifier les besoins spécifiques à la communauté climat vis-à-vis des centres de calcul nationaux, des logiciels et de la gestion des chaines de calcul. Grâce à ce type d’approche, les moyens nécessaires à la réalisation de CMIP6 ont pu être sécurisés sur les calculateurs de Météo-France et de GENCI. Cette prospective glissante tiendra compte des différentes contraintes scientifiques et techniques et permettra dans le temps d’alimenter la prospective nationale en calcul intensif pour l’activité de modélisation développée dans CLIMERI.
Communication et valorisation
Le volet communication et valorisation concerne plusieurs types d’actions allant de publications scientifiques au plus près de la réalisation des simulations jusqu’à des synthèses de résultats offrant une expertise sur la qualité et l’utilisation des simulations par la communauté multidisciplinaire étudiant les impacts climatiques. La responsabilité de CLIMERI vis-à-vis de cette activé est d’offrir :
- La documentation des modèles, des simulations et des principaux résultats
- Une expertise autour des résultats des simulations globales, régionales et des projections décennales par des séminaires dédiés ou des documents de synthèse
- Une expertise sur la modélisation du climat et de ses changements par des documents grand public et des actions de communication concertées, par exemple lors de la parution de rapports du GIEC.
Ces actions seront menées dans l’esprit de ce qui a été fait pour les exercices CMIP3 et CMIP5 autour de conférences de presse, éditions de plaquettes ou de livres blancs et réponses à différentes sollicitations de conférence.